Savoirs autochtones et modernes d’adaptation au changement climatique pour améliorer la sécurité alimentaire : une étude de cas du quartier 3, district de Chimanimani au Zimbabwe

Contexte

L’insécurité alimentaire causée par le changement climatique nécessite des stratégies d’adaptation pour lutter contre la pauvreté et la faim chez les agriculteurs pauvres des pays en développement en augmentant la production de denrées alimentaires et de bois, ainsi que la résilience aux extrêmes climatiques. D’une part, un système moderne d’approche mixte cible les différentes variables agricoles que sont l’eau, le sol, le microclimat, les semences, le travail et le capital. Cela renforce les capacités d’adaptation des agriculteurs au changement climatique, car cela améliore leur capacité à répondre à la variabilité et à l’augmentation des phénomènes induits par le climat. D’autre part, il existe des savoirs autochtones qui représentent un autre mode de pensée, qui a évolué au fil du temps comme un moyen pour les communautés de protéger les agriculteurs des variations du climat local. Il est donc nécessaire d’utiliser à la fois les savoirs autochtones et les stratégies modernes d’adaptation au changement climatique pour améliorer la sécurité alimentaire.

Description

Des entretiens avec des informateurs clés, des discussions de groupe et une enquête par questionnaire auprès de 60 agriculteurs ont été menés pour identifier les stratégies indigènes et modernes d’adaptation au changement climatique utilisées pour réduire l’insécurité alimentaire. Les stratégies indigènes identifiées sont les suivantes : Plantation sèche ; plantation de petites céréales ; production de bétail et prévision de la saison des pluies grâce à l’utilisation d’arbres et d’insectes. En outre, les agriculteurs brassent des boissons traditionnelles et respectent les lieux sacrés comme les montagnes, les sources d’eau et les fêtes locales traditionnelles pour apaiser les esprits ancestraux afin de recevoir des pluies adéquates.

En tant que stratégie moderne, l’agriculture de conservation «pfumvudza » a été nommée, y compris : Techniques de conservation du sol et de l’humidité ; paillage en utilisant des matériaux disponibles localement comme le fumier, l’herbe sèche ou les feuilles ; utilisation d’engrais biologiques ; adoption d’une production durable de petites cultures céréalières, comme le sorgho, qui résistent aux effets menaçants du changement climatique (faible humidité et températures plus élevées). En conséquence, les agriculteurs ont combiné les systèmes de savoirs autochtones et modernes dans les stratégies d’adaptation au changement climatique pour améliorer la sécurité alimentaire.

Figure 1: Les bassins de plantation et le paillage comme stratégies d’adaptation au changement climatique. Photo avec la permission de Samuel Nenohwe.
Figure 1: Les bassins de plantation et le paillage comme stratégies d’adaptation au changement climatique. Photo avec la permission de Samuel Nenohwe.

Impact

Le projet a redéfini certaines des stratégies indigènes en matière de changement climatique qui étaient utilisées mais qui, d’une certaine manière, n’étaient plus considérées comme importantes en raison de l’avènement des stratégies modernes. Au fil des discussions, les agriculteurs ont réalisé que les stratégies modernes d’adaptation au changement climatique incluaient des stratégies d’adaptation indigènes. Les discussions menées pendant la collecte des données ont permis aux agriculteurs d’échanger des idées. Le projet a contribué à faire évoluer les mentalités en déclarant que les stratégies indigènes et modernes d’adaptation au changement climatique pouvaient être utilisées ensemble pour améliorer la sécurité alimentaire.

Enseignements Tirés 

Il est nécessaire de disposer d’un plan d’action pour s’assurer que tous les processus disposent du temps et des ressources nécessaires afin d’obtenir un rapport de qualité au final. Il est également important de construire une relation avec les participants à l’étude et les parties prenantes concernées, car ils sont essentiels au processus de collecte des données. Le retour d’information aux parties prenantes est essentiel, car il garantit la transmission des résultats du projet à la communauté.