Contexte
Les engrais minéraux contribuent aux émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et peuvent détruire la structure du sol. Les évaluations de l’utilisation des terres soutenues par le projet Climate Adaption and Rural Livelihoods (CARL) à Gutu en 2019 (un projet financé par l’ASDI par
l’intermédiaire d’Oxfam et de partenaires) ont montré que les agriculteurs ne disposent pas d’options de gestion durable de la fertilité. Les sols intrinsèquement infertiles n’ont pas été en mesure de soutenir une productivité élevée des cultures. Dans le but de minimiser l’utilisation d’engrais minéraux, de favoriser une production végétale durable et de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, le fumier de Bokashi a été utilisé pour fertiliser des légumes à feuilles (colza) et des pois dans quatre jardins nutritionnels (Mazare ward 24, Mutendeure ward 28, Tapudzai ward 11 et Mukuro in ward 22) du district de Gutu au Zimbabwe.
Description
L’approche quasi expérimentale consistait en deux traitements pour le fumier séché et non séché et le contrôle (sol naturel). Au total, 285 agriculteurs (157 femmes/53 hommes et 85 jeunes) ont participé à des processus clés comme le traitement du fumier, la plantation et la récolte. Des visites de contrôle conjointes avec les principales parties prenantes, des listes de contrôle d’observation et des questionnaires qualitatifs ont été utilisés pour le suivi de l’expérience et l’analyse des résultats. L’ajout de fumier de Bokashi a permis d’améliorer la performance des cultures et d’augmenter le rendement. En outre, le fumier de Bokashi a permis une plus grande diversité et une meilleure disponibilité des nutriments par rapport à l’utilisation de fumier de bovins et de sol naturel, et a donc
amélioré la production de cultures saines. Le fumier séché peut être utilisé par les agriculteurs pour changer les sols acides.
Impact
Quatre-vingt-quinze pour cent des participants ont indiqué que le fumier de Bokashi avait contribué à un rendement élevé des cultures et amélioré leurs sols fertiles, pauvres par nature. L’agroécologie peut non seulement favoriser l’adaptation au changement climatique et accroître la résilience,
mais aussi contribuer à réduire les taux d’émission. Cela confirme l’affirmation de la plupart des chercheurs selon laquelle l’agroécologie devrait être reconnue comme une approche puissante pour transformer les systèmes de production agricole en vue d’un avenir plus durable et plus résistant au climat.
Enseignements Tirés
- Les agriculteurs peuvent utiliser n’importe quelle forme de fumier animal pour le Bokashi
- L’adoption complète de la technologie nécessite au moins 5 ans
- Les agriculteurs doivent également être encouragés à effectuer des tests sur la fertilité des sols ainsi que sur la qualité des cultures Les groupes de producteurs agricoles peuvent aider à mobiliser des fonds pour faire face aux coûts nécessaires
- Des recherches supplémentaires doivent être menées pour déterminer la qualité des cultures
- Les résultats peuvent contribuer aux initiatives gouvernementales existantes pour améliorer la production agricole