Evaluation et allocation des ressources en eau: Application du modèle WEAP21 au bassin versant de la Haute-Comoé

Contexte

La Haute-Comoé située à cheval entre les provinces de la Comoé, du Kénédougou et du Houet, subit d’énormes pressions sur ses ressources en eau dont dependent (i) l’approvisionnement en eau des villes de Banfora et de Bérégadougou, (ii) les activités de la plus grande société de production de sucre au Burkina Faso (la SN-SOSUCO) et (ii) la riziculture et le maraichage qui participent à la lutte contre l’insécurité alimentaire. Notre projet a consisté à évaluer l’impact du changement climatique et de la pression humaine sur la disponibilité des ressources en eau dans le bassin versant de la Haute-Comoé.

Description

Des analyses ont été réalisées à l’aide du modèle WEAP (Water Evaluation And Planning system) et sur la base de données hydro climatiques, de données d’occupation du sol et sur les usages de l’eau dans le bassin versant de la Haute-Comoé. Des données hydro climatiques, sur la période 1981-2015, de même que des données sur les sites agricoles (6 760 ha) ont été considérées. Les données climatiques pour développer les scenarii proviennent du site web de KNMI Climate Explorer (2017). Plusieurs scenarii ont été construits pour évaluer leurs impacts sur le niveau de satisfaction des besoins en eau dans le bassin à l’horizon 2100.

Les résultats suivants ont été obtenu (figure):
L’hypothèse d’une augmentation des températures moyennes de 2°C à l’horizon 2100 (RCP2.6) augmenterait les déficits d’eau de l’ordre de 59,22% dans le bassin de la Haute-Comoé.
L’hypothèse d’une augmentation des températures de 4,8°C (RCP8.5) à l’horizon 2100 augmenterait les déficits d’eau de 88,09% par rapport à la situation actuelle. 

Figur 1
Figure: Effets comparées climat variable, climat constant sur la demande non satisfaite.

Impact

Le rapport a été partagé aux differents acteurs. En 2018, l’Agence de l’Eau des Cascades a délimité une bande de servitude autour du barrage de Moussodougou, à l’intérieur de laquelle les activités ayant un impact sur les ressources en eau sont interdites. 

Aussi, une formation a été réalisée sur le modèle WEAP au profit des agences de l’eau du Burkina Faso en octobre 2018 afin de les aider à s’approprier l’outil et à organiser l’allocation de l’eau entre les usagers.

Enseignements tirés 

Pour mettre en œuvre un tel projet, il faut :

  • disposer de connaissance de base sur l’hydrologie des cours d’eau et savoir utiliser le modèle WEAP;
  • disposer de données de qualité sur les débits des cours d’eau, les acquifères, le climat, les usages de l’eau;
  • disposer de connaissance sur l’adaptation et l’attenuation au changement climatique.