Contexte
L’objectif de l’étude est d’une part de comprendre quels sont les principaux aléas et leurs impacts sur les ressources de la zone pastorale en général et en particulier des communes de Toumour et Foulatari et d’autre part de réaliser la contribution de la démarche Puits de la Paix (PDP) afin d’amélioration la résilience des communautés pastorales et agropastorales face aux changements environnementaux.
Description
La méthode CVCA (Climate Vulnerability and Capacity Analysis) a été appliquée à 2 grappes Mandawa et Kirikelzou totalisant 19 villages grâce à des entretiens en focus group hommes et femmes. Un atelier de partage des résultats collectés a été organisé afin de faire une relecture de la démarche PDP pour la rendre climato sensible. La méthodologie comprenait une revue de la littérature qui a permis la sélection des deux grappes, le choix des outils de collecte, une phase d’entretien en focus group avec les hommes et les femmes auprès des pasteurs et agropasteurs, enfin l’atelier de partage pour recueillir des informations complémentaires. Les résultats ont révélé que le changement climatique est une réalité au sein de ces communautés.
Il se manifeste par la récurrence des phénomènes extrêmes tels que l’insuffisance des pluies, les épizooties, les ennemies de culture et les sécheresses. Ces aléas affectent les pratiques d’élevage et agricoles, très dépendantes de l’environnement. Les personnes interrogées ont noté que l’insuffisance des pluies est l’aléa qui impacte le plus les ressources avec un cumul de 37 points sur 123 (30%). Il a un impact très fort sur les pâturages avec un score de 11 points suivis des champs et des animaux avec 9 points chacun. Les épizooties et les ennemies de culture suivent avec respectivement 30 points (24,39%) et 29 points (23,57%). Face à l’impact des aléas identifiés, des stratégies d’adaptation ont été proposées. Le tableau présente les stratégies liées aux ressources affectées que sont l’eau, les animaux et les végétaux (arbres et pâturages), les plus touchées.
Impact
L’une des innovations de l’approche du projet Puits de la Paix réside dans la recherche permanente d’un consensus à travers la concertation et le dialogue entre les usagers de l’eau. Ces échanges aboutissent pour le PDP à la signature d’un accord social accepté par tous et qui porte sur : i) le lieu d’implantation du puits ; ii) la clarification du statut foncier du site ; iii) le type de puits à réaliser ; iv) la contribution des communautés à mobiliser ; v) les responsabilités des comités de gestion ; vi) les conditions d’accès à l’eau ; vii) la participation des femmes ; viii) l’hygiène et assainissement au tour des points d’eau.
Ressources affectées | Impacts sur les moyens d’existence | Conséquences | Stratégies d’adaptation face aux impacts |
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Eau | Baisse de la nappe phréatique Tarissement des points d’eau de surface |
Exode Conflits et tensions Mort des animaux |
Contrôle et gestion concertée des ressources Négociation et partage des ressources Création des points d’eau Réalisation des puits traditionnels Utilisation des informations climatiques (SUMO) |
Animaux | Perte du cheptel Diminution de la valeur marchande des animaux Reduction du cheptel |
Pauvreté Famine Epizooties |
Déstockage stratégique Vaccination et traitement des animaux Vente des animaux Prêt des animaux pour le lait ou la reproduction Utilisation des informations climatiques Alimentation des animaux à l’aide des résidus des cultures Transhumance et mobilité interne |
Ressources végétales (arbres et pâturages) | Disparition des espèces locales à forte valeur nutritive Apparition de nouvelles espèces sans valeurs nutritives Perte des forêts |
Disette Prolifération des espèces végétales nuisibles Difficultés de se soigner par les plantes à valeur médicinale |
Négociation et partage des ressources végétales Utilisation des informations climatiques (SUMO) |
Enseignements tirés
Une bonne connaissance des aléas climatiques qui impactent les moyens d’existence au niveau communautaire en général et des communautés en zone pastorale en particulier sont nécessaires. Il est également nécessaire d’avoir une bonne connaissance des stratégies d’adaptation chez les communautés en zone pastorale et de la démarche PDP et de la Stratégie Nationale d’Hydraulique Pastorale (SNHP).